Pour les 2 derniers samedis du mois d’août, le thème, choisi par Lilou sera :
La lune des fruits brûlés
Il s’agit tout simplement de cette période où l’on récolte les derniers fruits (et fleurs) de notre saison d’été.
Je vous présente, en premier lieu, un tableau(photographié au Musée des Beaux-Arts de Bruxelles) peint par un peintre belge :
RIK WOUTERS (Maline (Belgique 21 août 1982-Amsterdam 11 juillet 1916)
(biographie déjà présentée en mars 204)

Il a laissé une œuvre éclatante et colorée, loin des drames qui ont marqué son existence jusqu’à sa disparition prématurée en 1916, à l’âge de 33 ans. Il a dominé tant la peinture, la sculpture que le dessin : son parcours extraordinaire l’érige aujourd’hui en Maître incontestable de l’Art moderne en Belgique. L’art de Rik Wouters, c’est avant tout une abondance de couleurs et des sujets authentiques simples, touchants. Par son langage visuel, la construction de ses sujets est la richesse lumineuse de sa palette, il a développé un style d’avant-garde, tout en ayant été associé à Ensor et Cézanne.
Je ne peux résister à vous présenter 2 œuvres d’Henri Fantin-Latour , photographiées au musée L’Ermitage de Saint-Pétersbourg, il y a quelques années.

Henri Fantin-Latour – Nature morte, fleurs, compotier et carafe

Henri Fantin-Latour (1836-1904) - Citron, pêche, pomme et tulipes 1875 -
HENRI FANTIN –LATOUR (Grenoble, Isère 1836 – Buré, Orne 1904)
https://www.musee-orsay.fr/fr/ressources/repertoire-artistes-personnalites/henri-fantin-latour-12107
Parallèlement à son activité de portraitiste, Fantin-Latour réalise une grande quantité de natures mortes. Dans les années 1860, celles-ci jouent même un rôle capital dans sa carrière. C’est en effet en Angleterre, où il séjourne régulièrement, que Fantin-Latour trouve de nombreux amateurs pour ses compositions de fleurs et de fruits. Achats et commandes se succèdent alors, assurant au peintre une réussite commerciale à laquelle le reste de son œuvre ne lui a pas permis, jusque-là, de prétendre.
Pleines de poésie, un peu désuètes, les natures mortes de Fantin-Latour peuvent étonner à l’époque des impressionnistes avec lesquelles l’artiste entretient d’ailleurs de véritables liens de sympathie. Cependant, le choix d’un tel sujet n’est pas aussi innocent qu’il n’y paraît. Dans la hiérarchie des genres édictée par l’Académie des Beaux-arts au XVIIe siècle, la nature morte de fruits ou de fleurs est reléguée au bas de l’échelle. En se libérant de tout prétexte littéraire, religieux ou historique (censé conférer valeur et noblesse à l’œuvre), Fantin-Latour prend le contre-pied des principes académiques. Cette toile, qui ne raconte rien, semble destinée au seul plaisir des yeux, incarnant, à ce titre, l’une des principales finalités de l’art moderne.
Pour autant, il ne s’agit pas d’une rupture radicale avec la tradition. Tout comme dans le portrait, Fantin-Latour montre, dans la nature morte, son attachement au passé. Le peintre revendique ici ouvertement l’héritage de Chardin, maître de l’école française du XVIIIe siècle.
Selon un procédé classique, la disposition en triangle du bouquet, de l’assiette de fruits construit l’espace. A ces éléments, s’ajoute le couteau posé en biais au bord de la table, accessoire traditionnel qui permet de creuser la perspective.
La lumière claire et subtile met en relief les volumes et les couleurs vives des fleurs et des fruits.. Ce tableau est un bon exemple du monde méditatif et intime cher à Fantin-Latour où la quiétude s’harmonise savamment avec la vivacité des tons et des couleurs.






